Unpopular opinion (qualité de l'enseignement et niveau de diplôme)
Quand j'enseignais à la fin des années 90, on trouvait encore pas mal de profs "d'un certain âge" dont le niveau de diplôme ne dépassait pas la licence, voire le DEUG.
https://shs.cairn.info/revue-les-sciences-de-l-education-pour-l-ere-nouvelle-2015-3-page-59?lang=fr#s2n2
Pour les enseignants du secondaire : "En 1981, 26 % des admis avaient le DEUG, 30 % la licence et 25 % la maîtrise "
Dans les lycées où j'ai enseigné, il y avait parfois certaines tensions, entre des gens qui avaient fait toute leur carrière de profs avec un DEUG en poche, et d'autres qui sortaient d'une thèse de doctorat (c'était mon cas), sans parler des titulaires du Capes et des agrégés. (et certains surveillants qui terminaient leur DEA tout en gérant les flux de gamins à la cantine
au nombre desquels je me comptais au début des 90's)
Mon point de vue là-dessus, c'est que la qualité de l'enseignement, c'est-à-dire le relation de l'enseignant avec ses élèves, n'a pas grand chose à voir avec le niveau de diplôme. Une bonne licence suffit amplement à mon sens à fournir le bagage nécessaire pour enseigner en collège ou en lycée, ou être instituteur.
Quand aux "formations" spécialisées au métier d'enseignant, je reste aussi dubitatif (j'ai enseigné pendant 4 ou 5 ans sans avoir jamais suivi une seule heure de formation, et que je sache, ni l'administration ni les élèves ne s'en sont plaints
Par contre, j'avais 5 ans d'expérience en pédagogie, dans des associations de lutte contre l'illettrisme, et là, j'ai beaucoup appris - et désappris aussi
C'était mon bagage à moi en quelque sorte.)
De manière générale, un‧e bon‧ne enseignant‧e ne se réduit certainement pas à un diplôme ou une formation professionnalisante : la vocation, les qualités humaines, la curiosité pédagogique, l'expérience de la vie surtout, le fait de continuer à apprendre même après avoir obtenu le Graal d'un Capes (ah ! ces profs qui se reposent toute leur carrière sur leurs lauriers, ne remettent jamais à l'épreuve leur "savoir"), tout cela compte aussi, et même, à mon avis, beaucoup plus. J'ai le souvenir d'un agrégé de philo qui était une catastrophe devant sa classe - et d'un eprof d'histoire et géo assez âgée, qui n'avait pas dépassé la licence, qui a fait aimer l'histoire à des générations de collégiens et suscité pas mal de vocations sans doute.
NB : et, quand je bossais en lycée, il m'est arrivé bien souvent de remplacer sur le pouce, bien qu'étant au départ "philosophe", le prof d'histoire, de lettres, et même de grec (sans oublier les cours de "soutien" aux élèves du collège voisin les plus en difficulté). Et j'ai même enseigné l'anglais en BTS agricole, ou la sociologie de l'environnement !
Sans avoir jamais suivi un cursus dans ces matières à l'université. Je n'ai pas le souvenir qu'on se soit plaint de mon travail d'ailleurs.